La libération de Moon-sur-Elle en juin 1944: témoignages

La libération de Moon-sur-Elle en juin 1944: témoignages

7 avril 2022 0 Par Gilbert LIEUREY

Témoignages des Anciens de Moon :

leur première rencontre avec les Américains

A l’approche des cérémonies du 60ième anniversaire du Débarquement des Alliés, j’ai recueilli toute une série de témoignages d’Anciens de Moon qui ont bien voulu nous faire part de leur première rencontre avec les Américains, notamment sur le secteur de l’Elle et sur celui de la Gare. Les premiers Américains arrivèrent le vendredi 9 juin dans la soirèe.

Fiche: résumé de l’article

L’intérêt de ces rencontres avec des habitants de Moon-sur-Elle ayant connu la libération de la commune, était de recueillir les circonstances de leurs rencontres avec les premiers Américains et de retenir leurs premiers sentiments. De Moon, les opérations du Débarquement avaient été entendues dans la nuit du lundi au mardi 6 juin. Le vendredi 9 juin, vers 16h 30, les Américains arrivèrent par Lison. Les premières rencontres, elles eurent lieu le vendredi 9 juin, lorsqu’en fin de journée, les premiers Américains remontèrent La Fotelaie ou le Chemin du Taillis où résidait Pierre Labbé. Les français attendaient les Tommies, mais ce furent des Américains qui arrivèrent sur la Pomme d’Or. Ils se positionnèrent face à la vallée de l’Elle, où s’était reconstituée une ligne défensive allemande.

L’arrivée des premiers Américains le 9 juin 1944

Les premiers soldats américains étaient méfiants selon Roland Poirier ou Henri Levéel ou André Pallix, au premier contact. N’oublions pas qu’officiellement le régime de Pétain collaborait avec l’Allemagne nazie. La famille d’André Pallix offrit des cerises et du cidre, mais ils durent goûter avant. La famille Poirier offrit des galettes et du lait aux premiers soldats qui appréciaient, car l’intendance ne suivait pas au début. Edouard Jeanne, commis-boucher à la gare, réfugié au château des Tiques, aperçut ses premiers soldats américains le vendredi fin d’après-midi au bas de la Fotelaie. Il s’avança avec un drapeau blanc. Il fut fouillé, interrogé, un soldat canadien parlait le français. Il repartit avec des sachets de café, du chewing-gum, des cigarettes et des conserves. Henri Levéel rentra à sa maison située à la Fotelaie le samedi matin 10 juin. Ils offrirent du cidre à un groupe d’Américains qui firent la grimace.

La bataille de l’Elle des 12 et 13 juin 1944

Dans la vallée de l’Elle, nos témoins ont dû fuir leur ferme dans la perspective de la bataille de l’Elle. Edmond Blaize dut évacuer la ferme du pont de la Pierre transformée en « forteresse allemande » et se réfugiea sur la Castellerie. Il a été témoin de la tentative de percée américaine du pont de la Pierre qui échoua le lundi 12 juin. Il retrouva deux bâtiments de la ferme détruits par les obus américains. André Pallix et des réfugiés venus s’abriter à leur ferme de la Planche, durent fuir le dimanche 11 juin. Alexandre Lecanu habitait la ferme de ses parents située à La Lande sur le versant sud de l’Elle. Ils virent leurs premiers Américains le soir du vendredi 9 juin, mais ceux-ci se replièrent dans la valllée. Le lendemain, une jeep américaine qui partait en reconnaissance vers le carrefour Saint-Clair fut détruite par un tir de char allemand positionné au carrefour. Les Allemands creusaient des trous individuels et renforcer leurspostions. Les Lecanu durent fuir également leur ferme le lundi 12 juin.

L’arrivée des renforts américains

Henri Pézeril ne put voir les premiers Américains car il était parti avec une carriole chercher à Saint-Clair un cercueil pour le jeune André Guérin tué par un éclat d’obus. Bloqué dans les lignes allemandes, il ne put revenir qu’une semaine après. La semaine qui suivit la libération de Moon, vit l’arrivée de nombreux renforts américains qui s’installèrent dans les champs, comme base arrière de la bataille de Saint-Lô, dite des Haies. Accueillis comme libérateurs, les échanges avec la population furent très cordiales après les 48 première heures.

Article