80ième anniversaire de la Libération de Moon-sur-Elle
la Libération de la commune de Moon-sur-Elle, en juin 1944 par la 29e DI américaine, a été célébrée le samedi 1er juin 2024 par « La marche des Haies » organisée par l’Association des Anciens Combattants, présidée par Christophe Havel.
Plus de 80 personnes se sont retrouvées sur les pas de la 29e DI, pour une boucle pédestre de 5 km le long de la vallée de l’Elle , commentée par Gilbert Lieurey.
Premier arrêt à l’école de Moon (ou au Pont de Moon) : L’arrivée des soldats américains le 9 juin 1944.
Quand les soldats américains sont-ils arrivés à Moon ?
Le vendredi 9 juin, en fin d’après-midi, soit 3 jours après le Débarquement, les premiers soldats américains sont arrivés au Pont de Moon. Venus par Lison, descendant la côte du Haut-Chêne, ils ont passé la gare, puis ont remonté la côte de la Fotelaie. Les éléments avancés du 3e Bataillon du 175e Régiment d’infanterie de la 29e DI, bivouaquèrent pour la nuit près du Pont. D’autres bivouaquèrent au chemin du Taillis près de la maison des Labbé.
Le nord de la commune venait d’être libéré rapidement, ils n’étaient plus qu’à 13 km de Saint-Lô. Mais la ville ne fut libérée que … 6 semaines plus tard, le 18 juillet.
Le 175e régiment de la 29e Division d’Infanterie avait débarqué le 7 juin à Omaha Beach, avec pour premier objectif Isigny qu’il a investi dans la nuit de jeudi, une ville en ruines. Le second objectif fut d’assurer la jonction avec les unités d’Utah Beach, autre plage de débarquement, la compagnie K fut détachée et traversa la Vire à Auville le Vey. Le troisième objectif était de s’emparer de Saint-Lô.
Ce vendredi matin 9 juin, la route était ouverte, le 175e Régiment avec le 3e Bataillon, suivi du 1er Bataillon, fit une avancée-éclair de 13 km au sud d’Isigny pour atteindre Moon sur Elle en soirée. Le 2e Bataillon, quant à lui, qui avançait sur le flanc droit, entre la route principale et la Vire, fut accroché et retardé à Neuilly la Forêt.
Pour sécuriser et verrouiller cette position à Moon, selon Marcel Levéel un témoin, le samedi matin un tank Sherman était positionné au-delà du pont, au milieu du carrefour de la route de l’église, un autre tank Sherman devant les écoles, un canon antitank de 57 mm dans le virage au-dessus des écoles, une mitrailleuse pointée vers Ste-Marguerite et sur la route un bazooka au carrefour de la Pomme d’Or. Enfin au carrefour de l’Herbe à Chasles, 1 tank et 1 jeep.
Qui étaient ces soldats du 175e Régiment d’infanterie ?
La 29e Division d’Infanterie, la Blue and Gray Division, commandée par le général Gerhardt, acheminée vers le sud de l’Angleterre, s’était entraînée dans les Cornouailles et sur les plages du Devon britanniques. Les soldats, de jeunes recrues, n’avaient pas connu le baptême du feu, à la différence d’autres divisions qui avaient participé aux combats d’Afrique du Nord ou d’Italie. La devise de la division était « 29 th let’s go ! » soit « la 29e en avant ! »
Ces recrues venaient des états du Maryland et de Virginie, la région de Baltimore – Washington sur la côte Est des Etats-Unis. Leur insigne circulaire, de couleur bleue (nord) et grise (sud), portée à l’épaule gauche, symbolisait l’unité retrouvée entre les Sudistes, l’état de Virginie, et les Nordistes, l’état du Maryland, qui s’étaient affrontés lors de la guerre de Sécession en 1861/65.
La 29e DI était constituée de 3 Régiments d’infanterie, un régiment c’était environ 3 100 hommes :
- Le 175e Rgt, débarqué le 7 juin, commandé par le colonel Goode, libéra Moon-sur-Elle,
- Le 116e Rgt, débarqué le 6 juin à Omaha-Beach avec la première vague, fut décimé sur la plage. Il était commandé par le colonel Canham.
- Le 115e Rgt, débarqué le 6 juin avec la seconde vague, commandé par le colonel Slappey, arriva sur Sainte- Marguerite d’Elle le samedi 10 juin, après avoir traversé les marais inondés du Bessin. Il fut suivi du 116e Rgt.
Quelles furent les premières victimes de la guerre sur la commune ?
Ce vendredi soir 9 juin, la guerre faisait ses premiers morts sur la commune de Moon. Selon Roland Poirier, témoin, une moto allemande arrivait de Ste-Marguerite et filait vers la Pomme d’Or. Elle fut surprise par la présence des Américains et elle tenta d’opérer un demi-tour. Un soldat allemand fut tué et le deuxième, blessé, s’enfuit vers la vallée. La version diverge légèrement avec Pierre Labbé, autre témoin, qui pense que le soldat survivant s’échappa vers la rue de La Corde pour s’y cacher. Un soldat américain s’y engagea pour reconnaissance. Il reçut une balle dans sa ranger. Il répliqua et tua l’Allemand caché dans un arbre. Le soldat américain donna à Pierre Labbé le casque allemand troué par la balle.
Selon Alexandre Lecanu, autre témoin, sur la rive sud, un soldat américain, un éclaireur caché en haut de la côte près de la Fèvrerie, abattit un Allemand qui remontait la départementale à vélo, de Moon vers Saint-Clair.
Les Américains envoyaient des patrouilles de reconnaissance. Le samedi 10 juin, vers 10 h 00 du matin, une jeep accompagnait une patrouille américaine, en reconnaissance. Ils remontaient la départementale de Moon vers Saint-Clair, lorsqu’un char allemand posté au carrefour de Saint-Clair tira sur la Jeep qui bascula. Le bilan fut un mort, Richard Toussaint selon des sources à St-Clair, et un blessé qui revint en courant.
Selon André Pallix, autre témoin, sur le secteur de l’Eglise un lieutenant, qui commandait les premiers soldats américains, fut tué par un tireur allemand caché dans le clocher. Une patrouille américaine remontant de la Buissonnerie vers le Calvaire, tira sur un motocycliste allemand, une estafette, qui descendait vers l’Eglise. Ce soldat allemand fut tué ou blessé non loin du cimetière.
Également deux civils furent tués en ce samedi 10 juin, Simone Voisin qui était sur la ligne américaine à la Castellerie et Mme Yvonne Marie agricultrice à la Couture dont la ferme était située dans la ligne allemande.
Deuxième arrêt à la Duranderie sur la ligne de front américaine : La commune coupée en deux par la ligne de front du 10 juin au 16 juin
Comment se situaient les lignes de front américaine et allemande ?
La 29e DI tenait toute la rive nord de la vallée de l’Elle le samedi 10 juin, le 175e Rgt à Moon, le 115e Rgt à Sainte-Marguerite et le 116e en réserve à l’arrière. Vers Cerisy-la-Forêt, c’était la 2e DI qui tenait cette rive.
Après la défaite allemande de la bataille des Plages, le général Kraiss donna l’ordre de repli, le vendredi 9 juin. La 352e division allemande avait perdu les 2/3 de ses effectifs, soit 5000 sur les 7500 hommes. Les Allemands constituèrent une nouvelle ligne défensive sur le flanc sud de la vallée de l’Elle, pour barrer la route de Saint-Lô.
Dans la nuit du vendredi 9 au 10 juin, une unité allemande disparate, 500 soldats rescapés de la 352e division, qui se repliait vers l’Elle, tomba par hasard sur le 2e Bataillon du 115e Rgt qui bivouaquait dans les champs du Carrefour de la Vigne au Gendre sur la commune de Cartigny. Après une marche longue de plus de 15 heures, les soldats américains épuisés, n’avaient pu atteindre l’Elle et s’étaient couchés au pied des talus et haies sans creuser leur trou réglementaire pour dormir. En pleine nuit, surpris par l’attaque des Allemands, qui ne dura que 20 minutes, 50 GI’s furent tués dont le capitaine Warsfield et une centaine furent blessés ou prisonniers, un lourd bilan.
Pourquoi une ligne défensive allemande sur l’Elle ?
La vallée de l’Elle par son relief encaissé constitue une ligne naturelle de défense. Le général Kraiss attendait des renforts de Bretagne, mais ceux-ci ne pouvaient se déplacer que la nuit, car les Alliés avaient la maîtrise du ciel. Une semaine allait être nécessaire. En attendant, Il fallait pour le général Kraiss tenir la route de Saint-Lô coute que coute.
Comment fut organisée la ligne défensive allemande ?
Les positions allemandes furent renforcées en profondeur sur le flanc sud de la vallée de l’Elle, une rive boisée, où les soldats bien camouflés dans les haies épaisses et le petit bois creusèrent des trous individuels, des tranchées. Des mitrailleuses, des mortiers de 81 mm et de 120 mm, des canons anti-chars étaient dissimulés sur la rive boisée de l’Elle.
Les Allemands pour tromper l’attaquant changeaient plusieurs fois d’emplacement, afin d’éviter d’être repérés et ciblés par l’ennemi. Ils créaient également une illusion de puissance de feu. Ainsi la MG 42, une mitrailleuse, disposait de 3 emplacements bien dissimulés : 1un creusé sur une position centre, un sur le flanc en appui avec un autre groupe, un creusé en arrière à 50 m.
La défense des ponts fut renforcée par les Allemands. Selon Edmond Blaize, la ferme du Pont de la Pierre fut transformée en un camp de retranchement, un véritable bastion fortifié où les soldats étaient postés à chaque fenêtre. Des soldats se postèrent sous les arches du pont de la Pierre. Edmond Blaize avec sa famille dut se réfugier sur le village de la Castellerie. Au pont de la Castellerie, selon Roland Poirier et André Pallix, 4 soldats allemands étaient positionnés de part et d’autre du pont.
Au village de la Planche, situé dans la vallée, entre les deux lignes, les soldats allemands avaient repéré, selon André Pallix, la venue de soldats américains à la ferme de la Planche. 4 Allemands longeant le bief, venus par la Castellerie ont lancé une grenade à l’étage par une fenêtre et ont pénétré dans la maison, un coup de botte dans la porte de la cuisine. 17 personnes, des civils, étaient réfugiées, « Américains » ? « Non, nous français ».
Pourquoi la 29e DI américaine arrêta-t-elle sa progression pendant 48 heures ?
Le général Gerhardt décida d’attendre 2 jours, les samedi 10 et dimanche 1 juin, avant de passer à l’assaut, afin de reconstituer ses forces : du repos, le ravitaillement avec un premier repas chaud, la reconstitution du 116e Rgt, décimé le 6 juin lors de l’assaut de la première vague, et compléter le 2e Bataillon du 115e Rgt, désorganisé par le drame à Cartigny.
Il attendait également l’arrivée des renforts en artillerie, retardés par la traversée du marais ainsi que des blindés. Chaque régiment d’infanterie était associé à une unité d’artillerie le 115e avec le 110e bataillon d’artillerie commandé par le Lt-colonel Cooper qui n’arriva que samedi soir, le 116e avec le 111e bataillon d’artillerie de campagne, et le 175e avec le 224e bataillon d’artillerie.
Troisième arrêt au Pont de la Pierre : la Bataille de l’Elle des 12-13 juin 1944
Quel était le plan de l’offensive américaine ?
L’attaque américaine était prévue pour le lundi 12 juin au petit matin. L’objectif assigné pour la 29e DI était de s’emparer de Saint-Clair sur Elle, Saint-Jean de Savigny puis de Couvains en suivant 2 axes :
- Le Pont de la Pierre avec le 1er Bataillon du 115e Régiment vers St-Clair
- Le Pont Jourdan pour s’emparer de Saint-Jean de Savigny avec le 3e Bataillon du 115e Régiment.
Pas d’assaut prévu sur la commune de Moon. Le 175e Régiment avec les 1e et 3e Bataillons sur Moon, restait en appui et devait assurer la défense du flanc droit américain. Quant au deuxième bataillon à Neuilly, il surveillait la Vire. Le 12 juin, Il reçut l’ordre de traverser la Vire sur des canots, à 4.5 km au sud d’Isigny vers Montmartin en Graignes, mais face à la résistance allemande les survivants durent repasser la Vire le 13 juin avec le général Cota. Le colonel Goode commandant du 175e Rgt fut fait prisonnier, une attaque mal conçue, coûteuse en hommes. La rive Ouest de la Vire restait aux mains des Allemands, St-Fromond ne fut libéré que le 7 juillet.
Quel fut le résultat de l’attaque sur le Pont de la Pierre ?
Dès le dimanche 11 juin l’artillerie bombarda la rive sud de l’Elle, la ferme de la Motte, le bourg de St-Clair. Selon Alexandre Lecanu, qui était à la ferme de la Lande, des obus incendiaires des jets de phosphore s’enflammaient et commençaient à brûler les rideaux. Un soldat allemand dans la cour avait eu le pied sectionné et fut évacué sur une échelle comme civière vers la fontaine St-Clair.
Le lundi 12 juin, à 3h 30 fut déclenché le tir de barrage d’artillerie extrêmement puissant. Mais l’ennemi allemand s’était enterré profondément dans les haies et dans des abris. La défense était organisée en profondeur sur une seconde ligne afin de lancer une contre-attaque par surprise, au cas où le front était percé.
L’attaque américaine fut lancée au petit matin à 5h (heure anglaise), avec le 1er bataillon du 115e (Lt-colonel Richard Blatt). Ils descendirent le côteau nord et la rue du Pont de la Pierre selon Edmond Blaize. Le 1er bataillon échoua face à la concentration des tirs allemands, des mitrailleuses et des obusiers.
Les Américains perdirent une centaine d’hommes dont 25 morts et durent se replier. Selon Edmond Blaize, côté allemand 1 mort dans la cour de la ferme, 1 dans le jardin, et 15 sur le flanc sud de la vallée. Quant à la ferme, 2 parties du bâtiment ainsi que le bâtiment de l’autre côté de la route avaient été détruits par les bombardements américains.
Pourquoi cet échec sur le Pont de la Pierre mit en difficulté l’offensive de la 29e DI ?
Cet échec mit en difficulté le 3e Bataillon qui avait passé le Pont – Jourdan et percé la forte défense allemande. 300 soldats avec le capitaine Whitehead qui passèrent le Pont-Jourdan, avaient progressé sur plus de 2 kilomètres. Mais leur flanc droit n’était plus couvert. Ils furent pratiquement encerclés près du village des Fresnes à Saint-Clair, le capitaine Whitehead fut tué. Le repli avec le capitaine Hanskins fut difficile, poursuivis par les Allemands. L’intervention de 2 pelotons de chars, du 747e bataillon de la 29e DI, en fin d’après-midi, devait soulager leur retraite. 3 chars furent détruits. Le soir on compta 66 morts et 138 blessés et le 3e bataillon dut être réorganisé sur le village des Cables.
Le général Gerhardt furieux ordonna alors au 116e Régiment, qui était en réserve sur Sainte-Marguerite, de contre-attaquer à 20h 15 heure anglaise, surprenant ainsi les Allemands. Le 116e mené par le colonel Canham, 2700h, parvint à percer. Le 2e Bataillon du 116e arriva sur Saint Clair à minuit par la route de Saint Jean de Savigny, pendant que les 1e et 3e Bataillons du 116e s’installèrent à la ferme du Mesnil pour la nuit. Dans la matinée du mardi 13 juin, le 1e Bataillon s’empara du bourg de Couvains. Saint- Lô n’était plus qu’à 8 km.
Un mur du Souvenir, construit en 1997 à Jean de Savigny, au Mesnil, sur la route de Saint- Clair, honore ces combattants américains et leur sacrifice.
Cérémonie officielle du 5 juin 2024 au mur du Souvenir lors du 80e anniversaire de la Libération
L’Association du mur du Souvenir avec son président Georges Néel et la délégation américaine avec Frances Sheer Davino, fille du sergent-major Melsherr ont présidé ces cérémonies.
5 nouvelles plaques de soldats de la 29e DI ont été dévoilées, les familles de McCarthy (116e Rgt) et d’Harris (Bataillon d’Artillerie) présentes. Les autres plaques : Lambert (116e Rgt), Melchondia (175e Rgt) et Cota (général, adjoint du commandant de la 29e DI, qui a débarqué avec ses hommes et la première vague, le 6 juin à Omaha).
Comment s’opéra le repli allemand ce 13 juin 1944 ?
Les Allemands qui avaient défendu le Pont de la Pierre, pour éviter l’encerclement, remontèrent alors par le vallon de la Fontaine Saint-Clair pour se replier dans la rue de la Rousserie, située sur Moon et Saint-Clair et rejoindre aussi la ferme de la Motte au petit matin du mardi 13 juin.
Les forces allemandes qui contrôlaient encore le carrefour des Landes sur Moon empêchaient toute tentative de percée des Américains sur la route d’Airel. Mais un peu plus tard, les Allemands se replièrent vers le carrefour de Saint-Clair et le hameau de Villeneuve à Moon, haras d’Elle aujourd’hui, afin de tenir l’axe de Saint-Lô. Ils abandonnaient aussi la ferme de la Motte aux Américains ce mercredi.
Quatrième arrêt à la Castellerie : Les civils dans la guerre en l’été 1944
La commune de Moon a-t-elle eu beaucoup de pertes civiles ?
5 personnes sur la commune furent des victimes des combats. Ce fut ici à la Castellerie que la jeune Simone Voisin, une jeune cherbourgeoise réfugiée, âgée de 12 ans, hébergée chez Madame Vasse, fut tuée par une balle allemande. Elle descendait dans la vallée pour chercher du lait. Les Allemands étaient positionnés en face sur la rive sud.
Ce même jour, au village de La Couture, secteur au sud de l’Elle contrôlé par les Allemands, Yvonne Marie, agricultrice de Moon, âgée de 35 ans, fut tuée à son domicile par une balle tirée par une patrouille allemande le samedi 10 juin vers 17h.
Selon l’Etat-civil, ce fut le 19 juin, que Monsieur Charpentier, retraité cheminot et adjoint au maire décéda. Il était monté dans son champ situé derrière sa maison non loin de l’école, quand sa femme entendit une explosion. Monsieur Charpentier fut tué par la déflagration d’une grenade qu’il avait ramassée. Était-ce une grenade piégée et abandonnée par les Allemands ?
Plus tard fin juillet, le 26 juillet, lors de l’opération Cobra, un avion américain de retour de mission, a lâché des bombes près du village des Tuileries tuant Mme Clémence Lambert âgée de 44 ans qui était au lavoir du village. Elle était la femme du directeur de la tuilerie. Un briquetier Hyacinthe Robiolle , du Canivet, âgé de 47 ans, fut tué ce même jour.
N’oublions pas la mort du cheminot Alexandre Quesnel, son train fut mitraillé le 3 juin 1944 près de Carteret à Saint-Jores.
Y-a-t-il eu un exode de populations à Moon-sur-Elle ?
Le premier souci des habitants fut de fuir les zones de combats. Il y a eu 2 vagues de sinistrés et de réfugiés, une première vague de réfugiés, fut celle des habitants du quartier de la Gare à la fin mai 1944 avec les bombardements des installations ferroviaires de la gare de Lison.
Selon le témoignage d’Edouard Jeanne, jeune commis-boucher « Une partie du quartier avait été détruite sur Moon depuis la charcuterie jusqu’à la rue du marais ». Sur Moon, au moins une trentaine de familles, soit plus de 80 personnes, furent sinistrées ou quittèrent le quartier, pour se réfugier dans les fermes ou maisons environnantes, suffisamment éloignées de la gare.
Mais avec l’arrivée du front de bataille sur Moon, une seconde vague de réfugiés avec 60 familles, soit près de 170 personnes quittèrent leurs maisons entre le jeudi 8 et le lundi 12 juin
Marcel Levéel, relatait dans son livre cette fuite organisée dès le 6 juin vers le Rachinet. « Cet après-midi, des améliorations ont été apportées à notre installation. Nous sommes dans un fossé qui est entièrement recouvert par des broussailles. Il a suffi de creuser légèrement, en créant des sièges, sans laisser de déchets visibles. Le fossé est occupé sur 30 mètres de longueur ». Dans la journée les femmes retournaient dans la ferme de Chan, pour faire des galettes. Au château des Tiques au Rachinet, c’étaient plusieurs dizaines de réfugiés, notamment de la Gare, qui s’installèrent, selon Edouard Jeanne.
La crainte d’une contre-offensive allemande le10 juin poussèrent des familles à partir vers les campagnes des autres communes, dans des fermes ou de la famille, comme les habitants du quartier du pont de Moon dont l’instituteur Mr Dubois. Plus de la moitié se sont dirigés vers les communes libérées par les Américains comme Lison, Cartigny, Castilly, Neuilly, Sainte- Marguerite, mais aussi Airel pas encore libéré.
Pour la grande majorité des réfugiés de Moon, la durée de l’exil ne dura que quelques jours, voire 2 semaines parfois 3 semaines en ce mois de juin 1944.
Quel fut l’accueil des Américains par les habitants de Moon ?
Selon les témoins, ce fut la joie d’être libérés de l’occupation allemande. Le Débarquement ils l’attendaient mais pas en Normandie, et leurs premières réactions furent de penser que c’étaient les Tommies qui arrivaient. Pour notre secteur ce furent les Américains.
Les premiers soldats américains étaient méfiants dans un premier temps avec la population. Officiellement le gouvernement de la France c’était celui de Vichy avec Pétain et Laval qui collaboraient avec l’Allemagne. Les Américains craignaient aussi la présence d’espions parmi les civils qui pouvaient renseigner les Allemands sur les positions américaines.
Selon nos témoins, la première marque d‘accueil fut d’offrir un verre de cidre aux Libérateurs, comme le racontait André Pallix. Ils offrirent du cidre mais les Américains demandèrent qu’ils goûtent avant par crainte d’empoisonnement. Un soldat américain affirmait qu’une tentative avait eu lieu à Isigny. Chez les Labbé le cidre et des fleurs furent offerts le vendredi au soir aux soldats qui bivouaquèrent Chemin du Taillis. Quant à Henri Levéel, qui habitait la Fotelaie, il raconte que des verres de cidre furent offerts mais les Américains firent des grimaces.
Edouard Jeanne, ce vendredi soir 9 juin, aperçut de la rue de la Corde les premiers Américains qui remontaient la Fotelaie. Il sortit avec un mouchoir attaché à un bâton, l’agita et un soldat lui fit signe d’approcher. Le soldat le fouilla, demanda des informations sur les Allemands. Puis il reçut des cigarettes, des chewing-gums, du café en sachets et des conserves. Il s’en revint les poches pleines au château des Tiques au Rachinet où étaient rassemblés de nombreux réfugiés et annonça la nouvelle. Plusieurs descendirent pour voir mais ils furent refoulés par les soldats.
Avec l’arrivée des renforts les jours suivants ce fut effectivement l’image de la joie et de la distribution de cigarettes, chewing-gums, chocolat, café…
Comment la vie des habitants fut rythmée par la guerre en l’été 1944 ?
Saint-Lô ne fut libéré que le 18 juillet. Les Américains restèrent bloqués près d’un mois sur Villiers-Fossart, Couvains avec l’arrivée des renforts allemands à partir des 16-17 juin. Cette bataille pour Saint-Lô fut appelée la Bataille des Haies.
André Pallix se souvenait qu’avec l’arrivée des renforts américains, les tanks, les half-tracks étaient parqués dans les champs de M. Lecanu ainsi que des GMC chargés d’obus de 150 mm. Selon Alexandre Lecanu, « les champs étaient labourés par les chenilles des chars et pollués par les huiles de vidange, l’herbe ne repoussait pas ».
photos communiquées par la famille en 2024
Non loin de la ferme des Lecanu, se trouvait un atelier de soudure pour les herses de chars. Dans la bataille des haies, les chars en passant les talus se soulevaient et devenaient une cible, une faille exploitée par les Allemands. Ces herses fixées à l’avant des chars permirent d’éventrer les haies, lors des attaques. Selon Alexandre Lecanu des morceaux de rail avaient été récupérés pour les fabriquer. A l’arrière du char, une mitrailleuse fauchait les Allemands embusqués derrière le talus.ph
Dans les champs les soldats américains avaient creusé des trous individuels pour se protéger, lors de leurs bivouacs. Des tranchées étaient ouvertes, des talus abattus. Les herbages près de chez Henri Levéel, à La Fotelaie, furent occupés par » un long convoi de véhicules » de la 35ième DI arrivée en renfort, le 5 juillet. Le campement y demeura jusqu’au 14 juillet. Un jour ce fut le drame, dans la nuit du 29 au 30 juillet, des soldats arrivés en renfort, exténués, n’eurent pas le courage de creuser des trous individuels, préférant monter des tentes dissimulées sous les pommiers. La nuit 2 avions allemands ont lâché des bombes contenant des grenades explosives tuant plusieurs dizaines de soldats, 60 officiellement.
Matériel militaire présent aux cérémonies du 5 juin 2024 pour le 80e anniversaire
Le matériel était impressionnant. Des fils téléphoniques étaient déroulés partout par le Génie à partir de rouleaux fixés derrière les Jeeps selon André Pallix et Roland Poirier. Près du bourg de Sainte-Marguerite, selon Roland, traversant la route, arrivait un pipeline des plages pour transporter l’essence vers le front. Les tubes étaient boulonnés les uns aux autres. La commune vivait au rythme de la guerre.
Terrain pour la police militaire, terrain pour l’infirmerie, par contre les blessés graves étaient évacués vers l’hôpital militaire de Lison ouvert le 28 juillet 1944, terrain pour la morgue près des Vignettes où s’effectuait l’identification des soldats morts des 2 côtés, amenés par les camions. Ils étaient dirigés ensuite vers les cimetières de La Cambe selon Edouard Jeanne.
Il fallait ravitailler les combattants. Mr Pallix rapportait qu’un appareil pour purifier l’eau était installé près de l’Elle, ainsi qu’une réserve d’eau aménagée avec des bâches en toile. Chaque jour des bidons étaient remplis pour être emportés par camions sur le front. Edmond Blaize racontait que des Américains étaient restés près du Pont de la Pierre pour ravitailler en eau les troupes avec pompes et systèmes de traitement de l’eau par chlore.
Des pièces d’artillerie, des canons de 155 mm étaient positionnés dans la commune comme au Calvaire ou à la Giloterie tirant sur St-Lô. Les lourdes déflagrations faisaient trembler la terre et la maison de Roland. Selon Edouard Jeanne 4 batteries de 155 mm tiraient des hauteurs de Lison, les obus passaient au-dessus des têtes c’était infernal.
Pour guider l’artillerie, le Bataillon d’artillerie de campagne disposait de 2 petits avions de reconnaissance, les Piper, appelés les coucous, qui décollaient pour repérer les positions allemandes et guider les tirs d’artillerie. Le terrain avait été d’abord installé, selon Edouard, face à l’usine Gaillot, mais les champs étaient mouillants. Le petit terrain fut déplacé dans les champs de Mr Lecanu, au-dessus de la ferme de Bissonnerie près de l‘église. Les ormes qui bordaient le chemin des Tuileries avaient été dynamités. Les avions atterrissaient en montant puis étaient cachés sous les chênes selon Alexandre. A leur retour, on était sûr que l’artillerie entrait en action.
La commune a-t-elle subi d’importantes destructions ?
Les destructions restèrent somme toute limitées sur Moon, seulement, 6 fermes connurent des destructions, dont celle de M. Constant James, à la Chapelle du Mesnil-Vitey incendiée lors de l’attaque américaine du 16 juin 1944. Celle de M. Lecanu, située dans la ligne défensive allemande à La Lande, fut partiellement détruite lors de la bataille de l’Elle.
Ce fut le Quartier de la Gare qui fut le plus sinistré, il nécessita un plan de reconstruction. Dans l’attente, des gens furent relogés dans des baraques en bois, d’après-guerre, construites au bas de la rue du Stade actuelle. 6 baraques, 2 rangées furent montées le long de la rue et une dans la cour de la boulangerie selon Henri Pézeril (4). Les maisons du chemin du Rieu n°1, de la rue du Stade n°14 et 16 sont d’anciennes baraques en bois selon Henri Pézeril. il en demeure une également à la Castellerie.
La gare de Lison reprit le service le 21 juin. Pour remettre le tout en état, il fallait d’importants moyens que seuls les Américains pouvaient disposer. Le 720e Bataillon de cheminots US fut acheminé d’Omaha Beach et s’installa le 16 juillet à la gare de Lison. Ils travaillèrent avec les cheminots français et le premier convoi de marchandises circula le 4 août entre Lison et Cherbourg.
Les dégâts dans les champs, sur les routes, et du réseau électrique, furent beaucoup plus significatifs. Champs labourés par les véhicules américains, creusés de milliers de trous individuels, bétail tué par les tirs et éclats d’obus (74 têtes de bétail pour 21 fermes déclarées en mairie), mines et engins explosifs restés dans les champs, gênèrent considérablement l’activité agricole.
Cinquième étape à la stèle MCGOWAN
la libération complète de Moon le 16 juin et la mort de l’aviateur MCGOWAN le 6 juin 1944
Quand et comment la commune fut-elle libérée entièrement ?
Les bataillons du 175e Rgt basés sur Moon n’avaient pas participé directement à la bataille de l’Elle des 12-13 juin. Ils étaient restés en position sur l’Elle afin d’empêcher toute contre-attaque allemande sur ce flanc droit américain.
Afin de prendre le carrefour de Saint-Clair et la route menant à Saint-Lô, Gerhardt décida de lancer l’attaque vers Villiers-Fossard et couper la route Saint-Lô – Lison par une tenaille :
– sur le flanc ouest, à Moon et Airel, avec le 175e Régiment
– sur le flanc est, à Saint-Clair et Couvains, avec le 116e Régiment appuyé par le 115e en réserve.
L’attaque eut lieu le vendredi 16 juin avec une préparation d’artillerie, la ferme de la Chapelle du Mesnil-Vitey fut incendiée. Dans les Travers, champs en pente près de l’Eglise, derrière la ferme, un petit terrain d’aviation avait été aménagé pour les avions mouchards. Sur Moon, le 175e Régiment progressa rapidement, le 1e Bataillon suivi du 2e Bataillon gagnèrent près de 5 kilomètres parvenant aux limites de Villiers Fossard et du Mesnil Rouxelin, libérant ainsi le sud de Moon.
En remontant la route, la D 91, depuis l’Eglise et le Calvaire, les Américains avaient mitraillé de chaque côté jusqu’à Villeneuve (haras d’Elle). Des Allemands postés dans le petit chemin sur la droite, après la ferme de Villeneuve, furent tués. La route de la Meauffe à Saint-Clair fut coupée par les Américains, des combats eurent lieu à proximité de la Chapelle du Mesnil Vitey.
Ce 16 juin Marcel Levéel avait vu la circulation s’intensifiait soudainement à la Fotelaie, avec des colonnes de camions qui montaient vers la Pomme d’Or. Ces camions étaient chargés de soldats qui nous lancaient cigarettes et chewing-gum. Des tanks passaient faisant un bruit d’enfer malgré les bandages de caoutchouc qu’ils avaient sur leurs chenilles. La fumée était suffocante à l’arrière.
Quant au 3e Bataillon sur Airel, il rejeta le groupe allemand Heyna sur la rive ouest de la Vire, franchissant l’Elle, les Américains avancèrent rapidement, pour atteindre le bourg de la Meauffe le 17 juin. Mais St-Fromont sur l’autre rive ne fut libéré que le 7 juillet.
En revanche sur le flanc gauche, les 116e et 115e Régiments se retrouvèrent en difficulté aux Foulons et La Hunière sur Saint Clair. La progression fut plus lente et coûteuse en hommes.
Le carrefour de Saint Clair ne put être pris par les soldats américains que le lendemain, le samedi 17 juin grâce à l’appui des chars. Les Allemands qui avaient perdu au moins 60 soldats, se replièrent vers Villiers-Fossard.
Aujourd’hui une stèle a été érigée au carrefour Saint-Clair pour ne pas oublier cette bataille. 5 jours de rudes combats pour la libération de Saint-Clair entre le mardi 13 et le samedi 17 juin.
Cérémonie officielle du 5 juin 2024 à la stèle du carrefour St-Clair lors du 80e anniversaire de la Libération
Pourquoi Saint-Lô ne fut prise que le 18 juillet 1944 ?
L’arrivée de Bretagne des renforts allemands en milieu de semaine, permit aux Allemands d’organiser leur ligne défensive sur Villiers-Fossard – Couvains- Saint-André, et de lancer une contre-attaque pour reprendre la côte 108 sur Villiers. Les combats étaient si rapprochés que c’était l’enfer. Si le 175e résista et parvint à briser la contre-attaque, les positions ne bougèrent plus, Le 1er Bataillon, qui était arrivé à Moon le vendredi 9 juin en soirée, perdit 250 hommes sur cette colline. Le Lt-colonel Alexander George, nouveau chef du 175e régiment depuis le 13 juin, fut blessé et dut être évacué. S’ajouta une autre priorité pour l’armée américaine, la prise du port de Cherbourg, un port en eau profonde, priorité qui détourna des moyens du front de Saint-Lô.
Il fallut un mois pour parcourir les derniers kilomètres et libérer Saint-Lô, le 18 juillet.
La stèle du Lt William McGowan
Quelle était la mission du pilote William McGowan, dont l’avion s’est écrasé à Moon?
Le mardi 6 juin 1944, le jour du débarquement des Alliés sur les plages de Normandie, un avion américain qui venait de mitrailler la gare de Lison, s’écrasa vers 5 heures de l’après-midi, près de l’église, touché à l’arrière par la Flak allemande.
L’avion s’écrasa dans le champ près du château, au-dessous du cimetière de Moon, le moteur enfoncé dans le sol. L’avion brûla et se consuma pendant 24 heures. En 1953 une pale de l’hélice sortait encore du sol.
La gare de Lison assurait la fonction d’un nœud ferroviaire et d’une gare de triage. Pendant l’occupation, les Allemands surnommés les « bahnhof » surveillaient l’exploitation ferroviaire. A partir du printemps 1944 les raids de chasseurs se multipliaient et les mitraillages s’intensifiaient. A l’approche du débarquement, ce furent les premiers bombardements comme les 23, 24 mai. Le 27 mai le triage et les voies sont touchés.
Dessin de Marcel Levéel représentant l’avion de McGowan touché par la Flak allemande (une copie du dessin fut remise à la famille le 9 juillet 2022)
Qui était le Lt William McGowan ?
Le pilote était William McGowan. Il avait 23 ans en 1944. Originaire du Minnesota, il avait suivi des études de journalisme à l’université du Missouri. Avec la guerre, il rejoignit l’armée et reçut une instruction comme pilote d’un Thunderbolt P. 47. La spécificité du Thunderbolt P.47 était celle d’un chasseur bombardier, particulièrement craint lors des attaques par sa vitesse, il atteignait les 700 Km/h. Mi-chasseur, mi-bombardier, il était moins performant en bombardement. Avant le jour du débarquement le lieutenant McGowan avait effectué 4 missions de combat.
1er juin 2024 dépôt d’une gerbe à la stèle W. McGowan par l’Association des Anciens combattants
la marche du 1er juin 2024 : dépôt d’une gerbe à la stèle de l’aviateur McGowan par l’Association des Anciens Combattants (Cyril Tétrel adjoint, Christophe Havel président des AncIens Combattants et un représentant des porte-drapeaux
Comment les recherches de la famille ont-elles abouti à identifier le pilote W. McGowan, porté disparu ?
En 1947 il fut déclaré « porté disparu en mission » par les autorités militaires et le 9 novembre 1950, une plaque au nom de McGowan fut apposée sur le monument aux morts de Moon.
Sa sœur Patricia se rendit sur le lieu du crash dès 1948. Les parents Joé et Mary McGowan et la seconde sœur, Marie Jo, vinrent à Moon-sur-Elle et se recueillirent sur les lieux. Ils ont vu la pale de l’hélice dans le champ et faute de sépulture, ce lieu serait sa tombe : « Bill’s Grave » (Bill est le surnom de William).
En 1993, Paul Stouffer, fils de Mari Jo, rencontra Alexandre Lecanu, l’un des témoins du crash de l’avion et par ses démarches il parvint à obtenir de nouvelles fouilles. En 2010 des fouilles permirent d’authentifier les débris de l’avion. Après l’inauguration d’une stèle en sa mémoire en 2011, de nouvelles fouilles plus fines en 2018 permirent de retrouver cette fois-ci quelques restes de la dépouille, notamment des dents.
L’épilogue et la cérémonie du 9 juillet 2022
L’épilogue arriva en mai 2019, Paul Stouffer eut la joie d’apprendre que c’était définitif, les restes du corps du lieutenant McGowan étaient bien identifiés. La dépouille du lieutenant William McGowan allait pouvoir reposer désormais au cimetière américain de Colleville-sur-Mer et rejoindre ses compagnons d’armes, morts au combat pour libérer la France. La cérémonie eut lieu le 9 juillet 2022.
La marche des Haies, organisée lors de ce 80e anniversaire de la Libération, s’est terminée par le pot de l’amitié offert par la commune.
3 juin 2024 marche sur les pas de la 29e DI américaine avec les écoles.
Le président de l’Association des Anciens Combattants, Christophe Havel souhaitait associer les jeunes à ces cérémonies. L’école de Moon-sur-Elle travaillait sur la Libération dans le cadre du 80e anniversaire. Ils avaient visité le musée de Sainte-Mère-l’Eglise. Pour cet après-midi du 3 juin, les enfants du CE1 au CM2 avaient préparé des questions qui ont guidé cette marche, sur les pas des soldats américains de la 29e DI.
Ces cérémonies du 80 e anniversaire furent un succès, et ont rappelé le sacrifice des soldats américains et de la Grande Alliance pour retrouver la liberté et vaincre le totalitarisme.
Sources :
-témoignages d’habitants de Moon-sur-Elle recueillis en 2003-2004 par Gilbert Lieurey (Edmond Blaize, Edouard Jeanne, Pierre Labbé, Alexandre Lecanu, Marcel Levéel, André Pallix, Henri Pézeril, Roland Poirier).
-« Rails et Haies » par Marcel Levéel, édition Eurocibles, mai 2004.
« la 29e Division américaine en Normandie » par Joseph Balkoski, Histoire et Collection, 1989 traduit en français en 2013.
-« l’occupation et la libération de Saint-Clair-sur-Elle », témoignages de ses habitants, brochure de juin 1984.
-archives en mairie (états des réfugiés ayant droit à une allocation de secours, lettre et certificats justifiant le droit à une indemnité de réfugié, état des destructions dressé par une commission communale en août 1944, lettres pour préjudices agricoles).
-photos personnelles et photos communiquées par la famille Pallix pour les soldats américains de juillet 1944 à la ferme de la Planche.
Gilbert Lieurey