Miracle à Moon lors de la semaine Sainte de 1255
Thomas Hélie et le miracle de Moon
fiche: résumé de l’article
Miracle à Moon
En cette semaine de Pâques de 1255, sous le règne de Saint-Louis, Thomas Hélie arriva dans la paroisse de Moon. Perçu comme « un homme de bien, un homme de Dieu », il était accueilli avec grande ferveur par les foules. Prêchant dans le cimetière de Moon, il s’adressa aux paroissiens qui se levaient, craignant l’orage et leur dit : « Restez assises, ne craigniez rien », alors il s’adressa aux nuages en levant la main et …. le miracle s’accomplit.
Le bienheureux Thomas Hélie
Prêtre missionnaire et prédicateur respecté et admiré, Thomas Hélie parcourait alors les régions des diocèses de Coutances et d’Avranches (même si Moon relevait de l’évêché de Bayeux), allant d’église en église, confessant, célébrant la messe. Il jeunait au pain et à l’eau et s’imposait des pénitences et mortifications.
Après sa mort, un culte populaire se développa alors très vite. De nombreux pèlerins se rendaient sur son tombeau à Biville, où Thomas Hélie est né vers 1180/87. Le miracle de Thomas Hélie à Moon est figuré par un bas-relief sculpté au pied de l’autel de l’église de Biville.
Article
Prêtre missionnaire et prédicateur respecté et admiré par les foules, Thomas Hélie parcourait depuis près de vingt ans les paroisses de la Manche. En cette semaine de Pâques de 1255 il arriva dans la paroisse de Moon. Voici comment le clerc Clément, quelques années après la mort du bienheureux Thomas Hélie, narra cette prédication (1 page 47).
« II – De même quand le bienheureux homme, en l’année du Seigneur MCCLV (1255) de la Semaine des Souffrances, septième jour, prêchait au cimetière de Saint-Georges près de Saint-Lô …
III – En repartant, pareillement, comme le bienheureux homme prêchait en plein air dans le cimetière de Moon, et que le temps était limpide, de lourds nuages arrivèrent; les femmes en toilette s’agitèrent craignant la pluie (plusieurs gouttes d’eau tombaient déjà), se levèrent pour gagner l’église , il leur dit : « Restez assises, ne craigniez rien » ; alors il s’adressa aux nuages en levant la main, les précédant et ordonna : « Allez vers Dieu, ne nous embarrassez plus » ; aussi les nuages s’éloignèrent, Dieu l’entendit et l’accomplit et lui acheva le sermon commencé; Ainsi à celui qui obéirait à la volonté de Dieu un si grand nuage sans raison obéit, la foule étonnée admirait en notre saint homme une si grande confiance en Dieu qu’il commandait même les nuages. »
Thomas Hélie de Biville
Thomas Hélie est né vers 1180/87 à Biville et a pu suivre des études auprès des moines bénédictins du prieuré de Vauville, puis à Cherbourg auprès des chanoines de Notre-Dame du Vœu à Cherbourg. Il devint maître d’école vers 1206. Suite à une grave maladie, il se retira à Biville et se convertit à une vie d’ermite, une vie de pénitence, de privations et d’ascèse. L’évêque de Coutances le fit appeler pour devenir prêtre.
Après avoir accompli deux pèlerinages, l’un à Rome et le second à Saint-Jacques de Compostelle, puis quatre années d’études théologiques à Paris à l’époque de Saint-Louis, il fut ordonné prêtre vers 1235. Thomas Hélie missionnaire itinérant
Il parcourut alors pendant une vingtaine d’années les régions des diocèses de Coutances et d’Avranches (même si Moon relevait de l’évêché de Bayeux) comme prédicateur missionnaire et prêtre, allant d’église en église, confessant, célébrant la messe. Il jeunait au pain et à l’eau, s’imposait des pénitences et mortifications. Perçu comme « un homme de bien, un homme de Dieu », il était accueilli avec grande ferveur par les foules, comme dans la paroisse de Moon en cette semaine Sainte de 1255.
A la fin de sa vie, affaibli, il se retira au manoir de son ami Gauvain seigneur de Vauville où il décéda le 19 octobre 1257.
Le Bienheureux Thomas Hélie
Considéré comme un saint par les populations dès son vivant, un culte populaire se développa alors très vite. De nombreux pèlerins se rendaient sur son tombeau à Biville. De nombreux miracles de guérison lui furent attribués. Le clerc Clément rédigea dans la seconde moitié du XIIIe siècle à l’attention des pèlerins, une vie du Bienheureux Thomas Hélie relatant sa vie et les miracles qu’il avait accomplis. En 1859, il fut canonisé par le Pape.
roi de 1226 à 1270, contemporain de Thomas Hélie
Sources:
(1)-La vie du Bienheureux Thomas Hélie de Biville proposée par le clerc dénommé Clément au XIIIe siècle (publiée par Léopold Delisle en 1860, ce dernier contribua au dossier déposé au Saint-Siège pour la canonisation de Thomas Hélie). Page 47, texte en latin :
« II – Item cum beatus vir, anno Domini MCCLV die quadam septimanae paenosae praedicaret in caemeterio Sancti Georgii juxta Sanctum Laudum) …
III – Rursus cum idem beatus vir in coemeterio de Moon subdius praedicaret, essetque tempus serenum, ascendit nubes aquosa ; cumque mulieres ornatae a futura pluvia, timentes (jam enim nonnullae cadebant auae guttae) surgerent, ad ecclesiam properantes, dixit eis : « sedete, nec timealis » ; tuncque conversus ad nubem extensa manu, praecipit ei dicens : « Vade ad Deum, ne impedias nos » ; sicque nubes illa recessit, et ille caeptum sermonem, Domino favente complevit ; sicque divinis obedenti praeceptis obedivit nubes irrationabilis tanta, non sine multorum admiratione, qui tantam de Deo fiduciam in beato vero minati sunt, quod etiam nubibus imperaret. »